Journée de la Femme...Et demain ?

Publié le par Mélanie Sorbets

Aujourd’hui 8 mars c’est notre jour et pourtant je ne peux m’empêcher de penser qu’il y en a tant qui mériteraient bien plus qu’une journée, bien plus qu’une phrase bien sentie ou qu’un geste bienveillant…

Le bébé-rose née dans un pays d’Asie alors que l’on attendait un garçon, ce prince tant attendu d’un monde qui ne sait plus se reproduire. Elle n’aura peut-être même pas la chance de crier sa toute première révolte, ne verra pas la lumière du jour, tuée par des mains qui l’auront vue naître.

La petite fille qui n’ira jamais à l’école parce qu’une femme n’a rien à y apprendre, juste à être une bonne épouse et une bonne mère, et ce sera déjà « pas si mal ».

La jeune adolescente africaine qui se verra mutilée atrocement dans sa chair par le clan familial estimant que le poids de la tradition vaut bien mieux que du plaisir, mieux parfois qu’une vie.

La jeune femme de 15 ans donnée à un type de 40 parce qu’il a la plus grosse parcelle de terre ou que son père lui avait déjà vendu alors qu'elle n'était qu'une enfant qui jouait au ballon. Elle le rencontrera le jour de son mariage.

La même sera un peu plus tard peut-être enrubannée dans un voile au mieux, au pire mise derrière la prison-moucharabieh de sa burka. Parce que son corps ne doit être vu par personne et, qu’au fond, elle n’existe pour personne, même pas pour elle-même.

Et puis une autre qui dans un pays russe doit se cacher et mentir sous peine d’être la cible de toutes les menaces. Tout ça parce qu’elle est tombée amoureuse d’une autre femme. Aimer dans ce pays deviendrait-il alors un crime ?

Celle encore dans un pays d’Orient pourrait se faire lapider en place publique parce qu’elle serait suspectée d’adultère là où le dit mari profite de son harem dans la grande quiétude de la loi du mariage polygame.

Et cette femme-là, à deux pas de chez vous ou à l’étage au-dessus, que l’on voit comme un fantôme mais dont on entend que les cris, apeurée par la violence d’un mari jaloux, emmurée dans sa maison par la terreur de la honte.

Ces femmes d’ici ou d’ailleurs méritent qu’on ne les oublie pas. Elles nous rappellent que tant de combats restent à faire, que malgré tout le déni de ce qu’elles sont, leurs silences ne sont plus supportables et que si chacun de nous avait encore des mots, elles auraient peut-être enfin droit à… la parole.

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